Pouvez-vous nous raconter la genèse de votre marque ?

Bruit(R) est né de la volonté de s’inscrire sur un marché Streetwear avec une démarche écoresponsable. Et inversement, pouvoir proposer des produits écoresponsables différenciant.

En effet, consommateurs de Streetwear depuis plusieurs années, nous ne nous retrouvions plus dans le Made In China, Taiwan, Vietnam, et j’en passe et des meilleurs, omni-présents… Certes, les pièces sont très cools, mais finalement très peu éthiques sans parler des matériaux utilisés pour confectionner ce type de vêtements (quasi exclusivement synthétiques).

A l’inverse, les vêtements écoresponsables nous paraissaient trop classiques et casual avec des prix plus élevés. Et, par extension, moins à notre goût.

Nous étions convaincus de ne pas être les seuls dans ce cas et sommes arrivés aux questionnements suivants: Pourquoi les afficionados de Street-wear, conscients des problématiques environnementales planétaires ne pourraient pas s’habiller avec du Street-wear vertueux, plus respectueux de l’environnement ? Pourquoi les « écologistes », écoresponsables, les personnes sensibles au bien-être dans sa globalité, devraient avoir une offre restant dans une esthétique vestimentaire « trop casual » face à eux ?

Dans une démarche écoresponsable, tout en respectant le type de vêtements Streetwear que nous souhaitions développer, nous nous sommes focalisés sur des sweat-shirts, pour notre premier drop, première collection (Prélude), sortie en novembre 2022.

Nous souhaitions implanter au sein du Streetwear, de la responsabilité ainsi qu’une différenciation. C’est pourquoi, nous avons réfléchi à un concept répondant à tous avec la manche gauche, de chacun de nos sweats, interchangeable grâce à un zip réfléchissant.

Ce concept permet de s’inscrire encore plus dans cette démarche étant donné qu’à partir d’un seul sweat-shirt, on peut « en créer plusieurs en changeant sa manche ». Plusieurs modèles et couleurs de manchons sont disponibles pour chaque sweat.

Finalement, c’est le consommateur qui peut choisir son « outfit », en décidant d’associer ou dissocier le style et les couleurs à travers le choix de sa manche.

Pour la suite, nous pensons à intégrer de nouveaux modèles de manches, via de nouveaux drops, potentiellement dans une démarche upcycling.

Selon vous, quels sont acteurs de la mode de demain ?

Très globalement, les acteurs de la mode de demain c’est nous tous.

L’idée n’est pas ici de faire une énième redite sur le caractère ultra polluant de l’industrie textile.

C’est nous tous car nous sommes tous acteurs et citoyens de la planète, nous pouvons tous agir et faire en sorte de changer les choses, de bouger les lignes et casser les codes pour agir positivement sur demain.

Pour répondre stricto sensu à la question, les acteurs de la mode de demain, sont responsables, innovateurs (beaucoup de recherches sont en cours pour trouver toujours plus de matériaux biologiques qui seraient moins, voire presque plus polluants,…), mais aussi, débrouillards, dégourdis (via la transformation de l’existant pour en faire quelque chose d’autre). – _Rien ne se perd, tout se transforme_ – Nous pensons notamment au recyclage, au surcyclage, upcycling plutôt qu’au fait de détruire totalement l’existant.

Aussi, dans la mode de demain, il y a celle d’aujourd’hui et d’hier, le marché de la seconde main, du vintage, de la friperie, ne cesse de croître et c’est bien normal.

Au fil du temps, les consciences s’éveillent sur diverses problématiques et de multiples solutions sont proposées ou apportées, qui sait donc ce que nous réserve la suite sur encore d’autres acteurs
de la mode de demain…

Quelles marques vous semblent agir pour une mode plus durable ?

Une marque iconique et précurseure de la mode plus durable, pour nous, c’est Patagonia. Mais évidemment, ce n’est pas la seule et il nous paraît bien compliqué de pouvoir toutes les citer.

Hopaal, Asphalte, Resap Paris, Blaune, Patine, Losanje, La Fabrique Sauvage, Damoiseaux Upcycling,…

Que ce soit par le biais de la précommande, de la fabrication en petites séries, de l’upcycling, ou encore de choix de matériaux responsables et traçables, toutes ces marques sont synonymes d’inspiration, et agissent pour construire un écosystème de la mode, de la slow fashion plus pérenne.

Mais au-delà, des marques, il y a également tous les acteurs qui gravitent autour, les fabricants de matières premières, les designers, les dégourdis, les débrouillards, les médias, sans oublier les consommateurs.

Quels conseils pourriez-vous donner aux consommateurs concernant leurs achats de vêtements ?

Concernant leurs achats de vêtements, le ou les conseils que nous pourrions donner aux consommateurs serait de checker (même si cette démarche fait beaucoup plus partie de la « norme » actuellement) d’où proviennent-ils dans un premier temps, mais également, les matériaux qui sont utilisés pour leur fabrication, quels sont-ils ? quel est leur provenance ? Et sans paraître moralisateur, se poser la question de l’utilité de cet achat.

Plus globalement, la durabilité d’un vêtement, outre la qualité des matériaux utilisés pour le confectionner, dépend aussi de l’usage qu’on en fait. Nous en parlons dans nos conseils d’entretien sur notre site. Il y a une pertinence, à ne pas laver des produits tels que des sweat-shirts (qui plus est en matière bio), à chaque usage unique. Vous pouvez les laisser s’aérer puis les remettre plusieurs fois après… Ça fait du bien au vêtement et permet de le conserver dans le temps, ça fait du bien à la planète !

Dernier conseil, parmi ces quelques conseils non exhaustifs, si un vêtement vient à être abîmé au fil du temps, ne pas simplement le jeter, l’option de le réparer soi-même ou encore de le renvoyer à la marque pour qu’elle le répare elle-même est pas mal. Cette dernière pourrait également, dans une démarche d’upcycling, le transformer…

Plus d’informations sur www.bruit-clothing.com

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