Alexandra Lefranc, fondatrice de ATELIER LAVILLA, pouvez vous nous raconter la genèse de votre marque ?

L’idée d’ATELIER LAVILLA est arrivée à un moment où je cherchais à donner du sens à ma vie. Je voulais me lever avec l’envie de travailler et de me sentir utile.

J’ai passé mon enfance avec ma grand-mère qui était couturière étant jeune. J’ai grandi au son de la machine à coudre et en jouant avec des chutes de tissus. Fonder ma propre marque était un rêve de petite fille.

Un rêve de petite fille certes, mais avec des préoccupations d’adulte. Il m’était impensable de créer une marque ne reflétant pas mes valeurs du quotidien. Je ne voulais pas proposer un énième site de fringues fabriquées à l’autre bout du monde au détriment des humains qui fabriquent les vêtements et de la planète.

J’ai pris le temps de penser chaque détail, de l’écriture du logo (l’écriture de mon grand-père) au choix de mon fournisseur de boutons en passant par mes cartes de remerciement.

L’essence même de la marque c’est l’amour, l’amour de mon métier, l’amour des matières avec lesquelles je travaille.

Selon vous, quels sont les acteurs de la mode de demain ?

Je pense que nous sommes tous, à notre échelle, des acteurs de la mode de demain.

Actuellement, nous sommes assaillis de promotions et autres sollicitations de la part de la fast-fashion et de l’ultra fast-fashion. En opposition, beaucoup de petites marques, comme ATELIER LAVILLA, ont vu le jour.

C’est donc aux consommateurs de faire le choix de mieux consommer.

Il me semble, également, que les médias sociaux ont une grande part à jouer dans le processus d’une consommation de la mode responsable.

Aujourd’hui, il y a de multiples façons de bien consommer, que ce soit avec de petites marques éthiques et responsables ou en passant par la seconde main.

Le consommateur DOIT faire la démarche de s’instruire sur ce qu’il consomme. Nous avons la chance d’avoir des reportages, des articles, des blogs, des livres, des podcasts sur le sujet, il n’y a pas de raison pour ne pas réfléchir à sa consommation.

Quelles marques vous semblent agir pour une mode plus durable ?

Bons nombres de petites marques font la démarche de produire le plus responsable possible. Ces entrepreneurs et petits ateliers se battent chaque jour pour une mode plus durable.

Pour ma part, je ne pense pas que les grandes enseignes agissent réellement dans cette optique là, elles font surtout beaucoup de greenwashing.

Je pense qu’une marque qui fait de son mieux pour s’améliorer vaut plus qu’une marque qui affiche de gros logos verts à tout va en camouflant les réelles conditions de fabrications de ses vêtements.

Quels conseils pourriez-vous donner aux consommateurs concernant leurs achats de vétements ?

Je pense qu’il faut consommer avec le cœur mais surtout avec la tête. L’achat d’un vêtement ne doit plus être effectué par pulsion mais par besoin. Il est important d’avoir conscience de ce qu’on possède déjà dans son dressing afin d’éviter l’achat de pièces doublons.

Il est également essentiel de faire attention aux matières et lieux de productions. Un vêtement de bonne qualité vous durera dans le temps. C’est un investissement, certes, mais au final vous gagnerez financièrement et écologiquement parlant. Et n’hésitez pas, pour l’achat de quelques pièces « fortes » à vous tourner vers la seconde main.

Plus d’informations sur www.atelierlavilla.com

Comments are closed.