Capucine Lemarquier-Ros, pouvez vous nous raconter la genèse de votre marque ?

Je suis petite fille et arrière petite fille de négociants dans le tissu et j’ai toujours vu ma mère coudre et créer. C’est là la genèse de mon désir créatif : c’est donc avant tout une influence ancrée dans l’enfance.

Depuis toute petite, j’ai toujours été très sensible et observatrice du monde qui m’entoure et le moindre détail prend de l’importance dans un tout.

Personnellement ma manière de consommer a toujours été assez raisonnée et raisonnable, c’est-à-dire que je suis évidemment sensible aux matières, au lieu de confection, mais également à la durabilité et à l’intemporalité des pièces.

Autant vous dire que pendant pas mal d’années j’ai eu du mal à trouver des produits de consommations qui correspondaient à mes valeurs. En effet, malgré pléthore d’enseignes et de styles, je n’arrivais pas à trouver un produit qui réunisse mes désirs et mes valeurs, à savoir :

  • l’utilisation de matières naturelles ou végétales respectueuses de l’environnement et de l’humain
  • la confection française ou européenne pour soutenir le savoir-faire et la productivité locale dans les conditions de travail respectueuses des droits de l’homme
  • des coupes à la fois modernes, durables et intemporelles avec le souci du détail et une touche de rétro contemporain

Enfin, les événements mondiaux de réchauffement climatique, de crises sanitaires, de crises sociales, de pollution, de surconsommation, de mode de production dans l’industrie textile mondiale et des difficultés de gestion des déchets de la fast-fashion, etc. sont venus renforcer mon désir de proposer un autre mode de consommation où l’acte d’achat devient un acte politique au sens large.

A mon sens, acheter est une manière de voter économiquement et de participer au changement du monde et des mentalités.

Selon vous quels sont les acteurs de la mode de demain ?

Les acteurs de la mode de demain sont multiples car ils concernent toute la chaîne de production jusqu’au consommateur : cela va du sourcing de matières éco-responsables (tissus, dentelle, mercerie), en passant par des ateliers français qui acceptent de produire des petites séries (voir à la demande), en passant par une volonté politique de favoriser la mode de demain (en proposant une TVA réduite par exemple), jusqu’au consommateur final qui consomme une mode plus locale et responsable.

Voici quelques marques qui agissent pour une mode plus durable que ce soit dans les matières utilisées ou dans les lieux de confection (France et Europe au plus loin) : Jules et Jenn, Faguo, Le slip français, 1883, Hopaal, Balzac Paris, Asphalte, C.Bergamia, Orta, Réuni, Angarde, Seconde table, La Mécanique du pull.

Quels conseils pourriez vous donner aux consommateurs concernant leurs achats de vêtements ?

Je conseille dans un premier temps de regarder les étiquettes des vêtements qu’ils consomment pour se renseigner sur les matières utilisées et sur le lieu de confection. Ces informations pourront aiguiller sur :

  • l’impact environnemental et humain du vêtement qu’ils ont sous les yeux
  • la légitimité du prix de vente

Pour pouvoir décrypter ces informations il faut s’informer sur les différentes matières et leurs impacts écologiques, humains et sur l’épiderme (perturbateurs endocriniens dû aux substances chimiques nocives que certaines matières contiennent).

Globalement il faut avoir en tête de :

  • bannir les matières synthétiques produites à partir de pétrole qui ont des procédés industriels extrêmement polluants, énergivore et grand consommateurs d’eau : polyester, polyamide, nylon, élasthanne, etc.
  • privilégier les matières naturelles et locales, et les matières recyclées et recyclables. Mais ce n’est pas si simple car dans les matières naturelles il faut se méfier du coton car il est le premier consommateur d’eau de la planète, devant le blé et le riz. Par ailleurs sa culture nécessite une quantité importante d’engrais, d’insecticides et de pesticides. Donc si le vêtements est en coton il faut opter pour le coton biologique. Une très bonne alternative au coton biologique et le lin biologique car la Franc est le premier producteur mondial.

Il existe une multitude de sources pour s’informer, en voici une intéressante sur www.thegoodgoods.fr

Plus d’informations sur www.capucinelemarquier.com

Comments are closed.