Camille, fondateur de Asimmetry Studio, pouvez vous nous raconter la genèse de votre marque ?

La marque s’est créée en plusieurs étapes. Tout a commencé par un désir d’indépendance. Je ressentais depuis quelques années le besoin d’être mon propre patron et de vivre de mes passions.

Au tout début je voulais créer une marque de vêtement comme on les connaît tous, inscrite dans la fast fashion. Le problème c’est que je ne m’y retrouvais pas.

Après une longue période de réflexion et de recherche, j’ai découvert l’upcycling. Cela a été pour moi une révélation. Je pouvais faire des vêtements sans avoir à créer de matière première et les contraintes que cela peut imposer m’ont permis d’exprimer ma créativité.

Il m’est important de pouvoir proposer des produits de qualité, d’en être fier mais aussi d’avoir un maximum de transparence quant aux étapes de conception. Cela incluant le respect et la bienveillance envers les personnes engagées dans ce projet ainsi que leur rémunération juste et respectueuse en cohérence avec leur investissement.

Actuellement, je suis en train de mettre en place une dizaine de principes qui permettront à la marque de ne pas se perdre, notamment dans ses valeurs, à travers des systèmes comme la mondialisation et la société de consommation.

Selon vous, quels sont les acteurs de la mode de demain ?

Je pense que nous sommes tous acteurs de la mode. Que l’on soit consommateur ou entrepreneur (donc producteur) dans la mode. Si nous changeons tous notre façon de consommer pour consommer mieux, les entreprises seront obligées de s’adapter.

De même, si un maximum d’entreprises proposent des alternatives à la fast fashion, cela aura un effet vertueux, pour les économies locales,l’environnement mais aussi et surtout pour la santé de chacun.

Mon avis est que les représentants de l’État ont leur rôle aussi à jouer dans la régulation de la fast fashion et dans la promotion des créateurs de mode responsables.

Quelles marques vous semblent agir pour une mode plus durable ?

Je trouve qu’il y a aujourd’hui beaucoup de marques, qu’elles soient plus ou moins connues et reconnues qui choisissent d’opter pour une mode plus durable. Spontanément, je pense à Resap, première marque d’upcycling que j’ai découverte.

Ensuite, je peux citer Salut Beauté qui à mon goût à un univers incroyable sur tous les plans, mais aussi la marque de Jeans 1083, tout made in France. On y retrouve aussi le Slip Français.

De nombreuses marques qui gagnent à être plus connues comme Nuée Barcelona, cou de foudre, Saint Muze, Abelle, Flora Sao, Bobo Paris, collectif fringué, kalika studio… s’inscrivent dans cette démarche et sont une source d’inspiration.

Quels conseils pourriez-vous donner aux consommateurs concernant leurs achats de vêtements ?

Le premier conseil qui peut paraître évident est d’acheter des vêtements dont on a besoin, certes, même si amateur de mode, on désire souvent shopper une pièce sympathique.

Cependant le tout serait d’acheter en cohérence, c’est-à-dire, d’avoir une pièce de qualité et non 15 fois une pièce de mauvaise qualité : tout simplement favoriser la qualité à la quantité.

Il faut savoir être vigilant sur ce qu’il se cache derrière la marque comme le respect des droits de l’homme, le lieu de fabrication ainsi que la provenance des matières utilisées et l’utilisation des produits ajoutés. Il y a une application qui a commencé à se pencher la dessus qui fonctionne comme Yuka dans l’agroalimentaire, mais cette fois-ci on l’applique au monde de la mode, à noter : Clear Fashion.

Ensuite, penser à consommer local, car le savoir-faire est présent en France.

Surtout, ne pas oublier qu’il est toujours possible de trouver de belles pièces d’occasion, pour cela il suffit d’aller chiner dans les friperies ou sur des sites de seconde main.

Plus d’informations sur www.instagram.com/asimmetry_studio

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